Rencontre avec Guillaume Petit-Jean, notre nouveau formateur. Interview

5 Juil 2020

Guillaume Petit-Jean est l’un de nos supers formateurs. Triple champion de France de mémoire (2019-2021-2022) et vice-champion du monde de mémoire en 2018 aux côtés de Sébastien, il a rejoint la Memory Team.

Pourrais-tu te présenter en quelques mots et nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

J’ai commencé par faire l’ESC Lille (actuelle Skema Business School) où je suivais un cursus en anglais spécialisé dans la finance. J’ai très tôt su que je voulais vivre à l’étranger et voyager. A la sortie de mon école, j’ai commencé par travailler à la Société Générale puis, avec ma femme, nous sommes partis vivre au Japon, à Tokyo. Là-bas, j’ai été courtier sur les marchés dérivés pendant 4 ans. Ensuite, nous avons déménagé à Hong-Kong. Nous y avons vécu pendant deux ans et c’est là que nous avons eu Apolline, notre premier enfant. A sa naissance, nous avons décidé de rentrer en Europe pour y éduquer nos enfants. J’ai donc donné ma démission et j’ai suivi ma femme à Francfort. Nous y sommes restés deux ans et y avons eu notre petit deuxième, Marcus. J’ai alors pris deux ans de congés pour m’occuper d’eux puis j’ai retravaillé dans la banque en Allemagne pendant deux ou trois ans. Finalement nous sommes revenus en France en 2016 et j’ai choisi ce moment pour me lancer et créer ma propre entreprise de coaching. Cela faisait longtemps que j’en avais envie et ça m’a semblé être le bon moment. Je suis donc maintenant entrepreneur à mon compte et j’accompagne les personnes dans leur transition professionnelle. J’adore les aider à mettre en avant leur compétence et à trouver la voie dans laquelle ils seront le plus performants. Depuis 2022, j’ai à nouveau suivi ma femme et j’habite maintenant au Luxembourg !

Au départ, la mémoire c’est un hobby pour moi. J’ai participé pour la première fois au championnat de France en 2017. J’étais alors arrivé en 4ème place et c’est là-bas que j’avais fait la connaissance de Sébastien qui avait remporté la 2ème place. J’ai gagné ce même championnat en 2019 et ça a été pour moi une grande fierté. C’est en 2018, lorsque nous avons participé ensemble au championnat du monde de mémoire, que Sébastien m’a proposé de rejoindre l’équipe. J’ai été ravi d’accepter et depuis je dois dire que la mémoire occupe une place de plus en plus importante dans ma vie.

As-tu un talent/ une passion qui te caractérise ?

J’aime beaucoup lire et me documenter sur les domaines qui m’intéressent. Je fais beaucoup de recherches et je suis généralement d’assez bon conseil pour trouver des sources sur les sujets que je maîtrise. Par exemple, je me souviens qu’en 1998 je m’étais pris de passion pour le poker. A l’époque, très peu de monde en parlait et j’avais acheté des dizaines de livres sur le sujet. J’ai besoin de me baser sur des sources sérieuses pour découvrir de nouveaux domaines et je suis généralement bien capable d’identifier lesquels seront les plus fiables.

Pourquoi as-tu choisi de rejoindre la Memory Team ?

Généralement, quand je commence dans un domaine, j’aime me tourner vers les gens les plus performants. Sébastien, c’est le premier champion de France de mémoire mais c’est aussi le premier français à avoir écrit sur le sujet et à avoir participé à des compétitions. Il est vraiment bon dans ce qu’il fait et il a une réelle légitimité. C’est quelque chose qui m’a tout de suite plu. Et puis ensuite, au-delà de l’image qu’il renvoyait, j’ai découvert un homme incroyable et très humain. Il a un réel désir de partager ses méthodes mais aussi de moderniser et de faire redécouvrir des techniques anciennes. Les méthodes que nous utilisons, nous ne les avons pas inventées, elles existaient déjà dans la Grèce Antique. Mais Sébastien a su les remettre au goût du jour et les rendre populaires à nouveau.

« Selon moi, un bon mnémoniste c’est avant tout un gros feignant. »

 Quelle est la technique de mémorisation que tu utilises le plus souvent ?

Sans hésiter, c’est la méthode des lieux ou du palais mental. Selon moi, c’est la plus puissante et surtout c’est celle qui permet d’aller le plus loin. Elle est très flexible et on peut vraiment l’appliquer à tous les contenus que l’on veut apprendre ou presque ! Je pense qu’elle gagnerait à être connue. Souvent les gens ont tendance à croire au premier abord qu’elle est trop complexe. Mais finalement, j’ai pu le constater, à l’issue des formations, c’est généralement celle qu’ils gardent le mieux et le plus longtemps.

Qu’est-ce que tu fais pour reposer tes méninges ?

Je médite un peu. Je fais du sport et j’aime bien aller à la salle quand j’ai le temps. Sinon, j’ai toujours aimé les jeux de rôles. Je me souviens que déjà au collège avec des amis nous aimions jouer à Donjons et Dragons. D’ailleurs, pendant le confinement, j’ai découvert des sites qui permettent de faire des jeux de rôles avec des amis ! Je lis aussi beaucoup. Et enfin j’aime cuisiner, mais surtout des plats qui mijotent beaucoup comme le bœuf bourguignon. Je ne suis pas trop pâtisserie, je trouve que ça disparaît trop vite compte tenu du temps qu’il faut y accorder (rires).

Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de l’une des formations ?

Récemment, durant l’une des classes virtuelles, j’ai aidé Marie, une aide-soignante qui voulait se réorienter professionnellement. Au début, je me souviens qu’elle n’arrêtait pas de me dire qu’elle n’y arrivait pas et que c’était trop compliqué pour elle, qu’elle ne pourrait jamais retenir autant de choses. Et même durant les cours au sein du groupe, elle se rabaissait souvent devant les autres. Elle était persuadée qu’elle n’avait pas le niveau. Je l’ai beaucoup accompagnée et à la fin du mois de formation, elle avait complètement changé d’attitude. Elle trouvait la méthode géniale et je me souviens qu’elle m’a même dit qu’elle voulait tout apprendre maintenant ! Pour moi, ce sont vraiment des changements de mentalité comme le sien qui font les meilleurs souvenirs des formations. Et pour cela, je trouve que le nouveau format en classe virtuelle sur 4 semaines est plus adapté car il permet d’avoir vraiment le temps d’assimiler les méthodes et de les mettre en pratique !

Pourquoi recommanderais-tu à nos lecteurs de suivre une formation ?

Je pense que les formations sont géniales en particulier pour les paresseux. Selon moi, un bon mnémoniste c’est avant tout un gros feignant. En effet, les méthodes que vous allez apprendre durant nos formations, elles vont vous permettre d’être efficace et d’aller directement à l’essentiel. Ce sont des techniques pour économiser du temps et de l’énergie et donc, qui permettent de pouvoir consacrer plus de temps à d’autres choses, comme des loisirs. En plus, elles sont souvent ludiques et drôles. Nous utilisons beaucoup les associations et parfois on a vraiment des fous rires pendant les formations. En résumé, les formations sont des moments amusants qui vont en plus vous permettre de gagner du temps.

Pourrais-tu nous livrer un de tes moyens mnémotechniques les plus insolites ?

Une méthode que j’utilise beaucoup et qui peut paraître un peu insolite c’est ce que j’appelle le fichier du corps*. Le concept est le même que pour le palais mental mais au lieu d’utiliser une pièce ou un lieu, j’utilise mon corps. En général, je pars de la tête, puis je descends sur le nez, puis la bouche et ainsi de suite jusqu’à arriver jusqu’aux pieds et enfin au sol. Je l’utilise souvent avec mes enfants par exemple pour retenir les listes de courses, ça les amuse et c’est vraiment efficace. Ainsi si je dois acheter du pain, je m’imagine que je sors une baguette de ma bouche, pour le lait, je me vois en train de me renverser une bouteille de lait sur la tête… Comme ça, on est sûr de ne rien oublier et c’est souvent très drôle.

*Lors de son passage sur France 2 dans l’émission du 02 mars 2021 Les pouvoirs extraordinaires du corps humain. Mémoire, concentration, anti-stress : comment stimuler notre cerveau” présentée par Michel Cymes et Adriana Karembeu, Guillaume a utilisé cette technique : voir la vidéo de l’extrait

Y a-t-il une anecdote, une date, un prénom qui continue à t’échapper tout le temps (ou que tu as eu beaucoup de mal à retenir) ?

Je ne sais pas s’il y a un point particulier sur lequel je bute toujours mais ce qui est sûr, et même si ce n’est pas toujours facile de l’admettre quand on est champion de mémoire, c’est que cela m’arrive moi aussi d’avoir des trous. En fait, dès lors que je ne fais pas l’effort de mémoriser quelque chose, j’ai vraiment tendance à l’oublier. Souvent, je ne me souviens pas de mes rendez-vous par exemple. Ça peut être autant par manque d’attention que parce que je ne l’ai pas noté dans mon agenda mental ou pas revu.

Un dernier message pour nos futurs champions de mémoire ?

Testez les méthodes, même si vous êtes sceptiques ou que vous pensez que cela ne marchera pas. Essayez avant de pouvoir juger. Et surtout, n’essayez pas de tout appliquer en même temps ! Ce n’est pas comme ça que vous y arriverez. Je vous conseille plutôt d’en choisir une et de la garder pour la réutiliser, vous verrez c’est souvent plus efficace !