La mémoire auditive

 

 

 

La mémoire auditive : apprendre avec ses oreilles…

Mozart, comme d’autres grands virtuoses de la musique, avait à ne pas en douter une excellente mémoire auditive. On raconte qu’il aurait retenu la composition pourtant très complexe du Miserere d’Allegri en une seule écoute, lors d’une messe Pascale à la Chapelle Sixtine. Mais comment fonctionne notre mémoire des sons ? Ses performances sont-elles innées ou pouvons-nous la travailler pour l’améliorer ? Nous verrons également que si la mémoire auditive est essentielle dans la création musicale, elle peut tout aussi bien être utilisée dans d’autres domaines, dans la vie de tous les jours et par tout le monde. Comment réussir à enregistrer les choses que vous entendez ? Quels sont les secrets d’une bonne mémoire auditive ? Besoin d’éclaircissements à ce sujet ? Vous tombez bien, voici quelques éléments de réponse qui vous aideront à “bien connaître votre partition”.

Comme la mémoire visuelle, la mémoire auditive appartient au groupe des mémoires perceptives (ou sensorielles). Elle permet de décrypter et stocker des informations de nature auditives : des sons, des bruits, des voix, des notes de musique, des paroles, etc. Elle est constamment sollicitée par notre mémoire à court terme pour retenir et réutiliser les informations sonores du quotidien pendant un laps de temps très bref.

Sans cette fonction fondamentale, il nous serait tout simplement impossible d’associer un bruit à un objet, une voix à une personne ou un son à mot. En effet, la mémoire auditive est déterminante dans la compréhension de la parole. Quand un interlocuteur vous parle, il émet des sons à un certain rythme. Pour identifier tous les sons qui forment un mot, ces sons doivent être assemblés ensemble : la mémoire auditive permet de conserver les sons prononcés durant un temps suffisamment long pour permettre leur articulation.

La différence entre la mémoire auditive et la mémoire verbale

Ces deux types de mémoire sont souvent confondus, mais elles sont pourtant bien différentes : la mémoire auditive est sensorielle alors que la mémoire verbale est analytique.

Pour comprendre cette différence, nous pouvons regarder du côté de nos amis les bêtes. Car contrairement aux humains, les animaux ne sont pas pourvus de mémoire verbale. En effet, ils n’ont pas de langage à proprement parlé. En revanche, ils ont la faculté de mémoriser des sons. La preuve, si vous dites à votre chien “veux-tu t’asseoir”, il ne risque pas de comprendre la même chose que si vous dites “assis !”, le son que vous lui avez appris pour qu’il s’exécute.

Ainsi, mémoire auditive et mémoire verbale n’empruntent pas les mêmes connexions neuronales. Le siège de la mémoire auditive se trouve au niveau du cortex auditif du lobe temporal, alors que la mémoire verbale utilise toutes les aires du langages situées principalement sur l’hémisphère gauche de notre cerveau.

Exemples d’utilisation de la mémoire auditive

La mémoire auditive est souvent employée pour retenir des informations sonores à très court terme avant de les restituer. C’est le cas par exemple quand :

  • vous écoutez la radio et entendez une question qui vous permettrait de gagner un prix, vous vous empressez de noter le numéro de téléphone pour participer au jeu concours.
  • on vous présente une personne, vous utilisez dans un premier temps votre mémoire auditive pour vous souvenir de son nom et de sa prononciation.
  • vous répétez la phrase d’un(e) autre afin de l’imiter spontanément.
Mind map sur le fonctionnement de la mémoire auditive

Mais la mémoire auditive peut également conduire à une mémoire à long terme. Chaque individu constitue au cours de son existence une connaissance auditive plus ou moins étendue. Cela nous permet entre autres de :

  • comprendre les mots prononcés dans une langue connue
  • se souvenir de la voix d’une personne
  • reconnaître le son d’une mélodie

Les différentes mémoires perceptives (ou sensorielles) sont gérées en partie par le cerveau et en partie par les différents organes des sens. Ainsi, le nerf auditif et les cellules du fond de l’oreille sont impliqués dans la mémoire perceptive auditive.

Cette modalité d’entrée des perceptions sonores constitue un sous-système unique, propre à la mémoire auditive. Il est en relation direct avec le cortex auditif primaire : une réserve de la mémoire auditive qui s’étend sur plusieurs zones du cerveau. La plus grande partie des zones cérébrales concernées par ce processus se situe dans le cortex préfrontal, d’où est également géré le contrôle exécutif et le contrôle d’attention.

Mémoire échoïque VS mémoire iconique

Les formes de mémoire perceptive (ou sensorielles) sont en général très courtes, de 200 millisecondes à 3 secondes. Cependant, plusieurs études ont démontré que le système particulier de la mémoire auditive (ou échoïque, du mot “écho”) permet de stocker plus d’informations que la mémoire visuelle (ou iconique, du mot “icône”) et ce, pour un peu plus longtemps (entre 3 et 4 secondes).

Ainsi, la durée de rétention de la mémoire échoïque est nettement plus longue que celle de la mémoire iconique. Mais cette variable n’est pas toujours la même suivant les personnes. De plus, elle augmente progressivement lors de l’enfance avant de se stabiliser autour des 6 ans, puis, elle reste stable, même chez les personnes âgées.

D’ailleurs, cette durée de rétention joue un rôle important dans l’apprentissage du langage. Une faible durée de rétention chez l’enfant est à mettre en corrélation avec de faibles capacités d’apprentissage de la langue maternelle.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, nous ne sommes pas nés avec une mémoire auditive plus ou moins performante selon les individus (quoique cette disposition peut déjà se développer pour l’enfant régulièrement exposé à des sons dans le ventre de sa mère). C’est en grandissant, au cours de nos phases d’apprentissage et dans l’utilisation que l’on en fait tous les jours que cette faculté gagne ou perd en efficacité. Autrement dit, Mozart n’est pas arrivé au monde avec un don inné pour mémoriser les compositions musicales, mais il a acquis cette capacité extraordinaire à force de travail et de passion.

Ainsi, la mémoire auditive peut non seulement être évaluée, mais elle peut également être améliorée pour gagner en performance : c’est-à-dire retenir plus d’informations sonores, plus facilement, plus rapidement et pour plus longtemps.

Le secret pour améliorer votre mémoire auditive consiste à vous entraîner à augmenter progressivement votre capacité de rétention et de stockage. Plus vous sollicitez les circuits neuronaux qui interviennent dans les processus de la mémoire auditive, plus vos capacités se développeront à ce niveau. Il existe pour cela plusieurs exercices plus ou moins efficaces selon vos objectifs et votre profil. Vous en trouverez quelques exemples plus bas.

Chacun d’entre nous a durant son existence consolidé certaines stratégies de mémorisation, parfois au détriment d’autres. Malgré les différents modes sensoriels dont nous disposons (auditif, visuel, olfactif, tactile et gustatif), nous avons souvent tendance à privilégier un type particulier de perception. Ainsi, certains ont davantage recours à leur mémoire auditive, là où d’autres choisissent d’exploiter leur mémoire visuelle, etc.

Savoir quelle mémoire perceptive vous préférez naturellement utiliser vous aidera à identifier les techniques d’apprentissage qui vous seront les mieux adaptées. Mais parfois, cela peut aussi valoir la peine d’améliorer vos autres types de mémoire, notamment si vos lacunes les.la concernant sont importantes.

Les tests de mémoire

Notre cerveau enregistre ce que notre corps perçoit. Par conséquent, il est judicieux de repérer lequel de nos 5 sens est le plus sensible.  Cela peut varier en fonction des personnes, mais plusieurs sites internet proposent des tests afin de vous aider à déterminer quel type de mémoire perceptive vous préférez :

  • test.psychologies.com propose à travers ce questionnaire de 20 questions de déterminer si vous avez plutôt une mémoire visuelle, une mémoire olfactive, une mémoire auditive ou une mémoire tactile.
  • De même, letudiant.fr vous invite à faire son test en ligne en répondant à 12 questions pour savoir quel type de mémoire est la plus développée chez vous et donc celle à privilégier lors de vos révisions. Quelques conseils vous seront également donnés en fonction du résultat.

Notre mémoire auditive peut s’améliorer. Il faut savoir l’entretenir et la développer à mesure que nos besoins sont importants : avant une présentation, à l’approche d’un examen ou pour préparer un concours de mémoire. On parle d’ailleurs d’athlètes de mémoire. Certes, nous n’avons pas toujours les mêmes objectifs, mais les méthodes sont sensiblement les mêmes.

À l’image d’un sportif de haut niveau, il s’agit de voir ces exercices comme de véritables entraînements, mais aussi comme un amusement. Car c’est en y prenant plaisir que vous retiendrez le plus efficacement. C’est notamment le cas chez les grands amateurs d’informatique et de jeux. Ils sont capables de se souvenir d’interminables et complexes noms d’applications ou de jeux vidéos, mais n’ont pas les mêmes facilités quand il s’agit de retenir le nom des capitales de pays. Ainsi, plus vous apprécierez l’exercice, plus votre apprentissage sera facile et mieux votre mémoire auditive se portera.

Exercices pour améliorer sa mémoire auditive

Voici 4 exercices très simples, mais aussi très efficaces pour améliorer votre mémoire auditive :

  • La dictée en décalée :
    • Écoutez une bande sonore avec des paroles pendant 3 à 5 minutes. Il peut s’agir d’un discours, d’une histoire, d’une chanson, d’un débat, etc.
    • Prenez ensuite de quoi noter et écrivez tout ce dont vous vous souvenez pendant 10 minutes (pas plus).
    • Terminez l’exercice en réécoutant la bande sonore et comparez l’original avec votre retranscription.

Un exercice similaire est disponible sur la chaîne Youtube de Sport et Vie Pratique.

  • La dictée en désordre :
    • Trouvez un partenaire et demandez-lui d’établir une liste de courses.
    • Faites-vous dicter cette liste plusieurs fois dans le désordre, 3 à 5 fois selon la longueur de celle-ci.
    • Après 1 minute de concentration (idéalement en fermant les yeux), prenez de quoi écrire et tentez de reconstituer la liste de votre partenaire dans l’ordre que vous souhaitez.
  • Apprendre le son des instruments de musique

Vous pouvez aussi vous exercer à reconnaître la sonorité des instruments de musique. Pour cela, internet regorge d’une multitude de quizz vidéo et autres lotos sonores jouant sur le son des instruments de musique. Exercez-vous notamment avec cette vidéo de Nicolas Martello ou à travers ce loto sonore des instruments de musique des Éditions MÉLOPIE

  • Apprendre des sons d’animaux :

Enfin, pour les plus jeunes (entre 1 et 5 ans) découvrir et apprendre les sons des animaux est un exercice qui leur permettra de développer leur mémoire auditive tout en s’amusant en famille. Plusieurs applications mobiles proposent ce type de jeux comme par exemple Les cris des animaux par Papumba sur iPhone et iPad ou Cris d’animaux pour les appareils Android.

À vous de jouer !

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