Comment j’ai rendu les devoirs amusants en les transformant en un moment de partage en famille.

Dans cet article, j’ai envie de vous parler des devoirs à la maison. Moments marquants pour des générations d’élèves, mas aussi pour des générations de parents ! 😂

Ce temps des devoirs est pourtant tellement important et peut conditionner une grande partie de notre scolarité, voire les 10 premières années de notre activité professionnelle. Les statistiques sur la réussite des enfants en France sont unanimes et d’une grande injustice. Les enfants qui réussissent à l’école sont en grande partie ceux dont les parents ont déjà réussi car ils ont “les codes” (👉 Lire l’article de l’Observatoire des inégalités)

Au travers d’une histoire vraie que j’ai vécue avec ma filleule, Elisa 8 ans en CE2, je vous partage mon essai réussi 🏉 de transformer le temps des devoirs en plaisir familial.

Objectif 🚀 apprendre une chronologie qui comporte les 9 éléments d’une frise avec un palais mental !

Le contexte

Je profite d’un déplacement professionnel pour aller dormir chez ma sœur un dimanche.

Vers 17h, les devoirs ne sont pas terminés, je suis tout désigné pour les faire avec ma nièce Elisa, en CE2. Il se trouve qu’elle aime bien l’école, mais même si elle arrive à faire ses devoirs, par principe c’est toujours la « guerre » pour lui faire faire.

Avec son parrain c’est un peu plus facile, surtout qu’il ne reste qu’un exercice à faire : lire la chronologie qui comporte les 9 éléments d’une frise en histoire.

  1. Découverte de l’homme de Tautavel
  2. Vercingétorix en -52
  3. Clovis, roi des Francs
  4. Christophe Colomb
  5. Louis XIV
  6. Napoléon
  7. Première guerre mondiale
  8. Seconde guerre mondiale
  9. Emmanuel Macron, Président de la République

👉 Téléchargez la frise au format PDF

Pour être honnête, elle n’en à rien à faire ! Surtout qu’elle l’a déjà lue en classe. Voyant cette liste, je saute sur l’occasion pour lui proposer d’expérimenter la méthode du palais mental. C’est clairement un des cas d’usages parfait : une liste ordonnée. Ce n’était pas vraiment la consigne mais je me dis inconsciemment qu’une frise chronologique c’est pour connaître l’enchaînement chronologique, pas forcement les détails du texte.

Mise en pratique

🏠 Le palais de mémoire (la méthode des lieux)

Commençons par choisir un lieu :

  • une pièce de votre maison (chambre, salon, cuisine, jardin)
  • le chemin pour aller à l’école/bureau
  • cela peut aussi être votre propre corps !

Nous allons diviser ce lieu/trajet en arrêts/étapes dans le sens des aiguilles d’une montre pour mémoriser dans l’ordre chronologique. Ensuite, nous allons créer et placer des images amusantes, pertinentes des informations à mémoriser.

Avec Elisa, nous avons pris la pièce où nous étions mais pour pouvoir vous donner un exemple, nous allons mettre ici une image fictive d’un salon.

Ci-dessous, notre palais mental divisé en 9 arrêts :

Je commence donc à le remplir en lui posant des questions :

– A quoi te fait penser « Tautavel » ?

– Ben à rien…

– Rien de logique, c’est normal, si on joue avec les sons, ça donne quoi ? Tau … Ta … Vel

– Oui Toto !

– Top pour Tauta, et le son «vel» ?

– Des ailes, j’imagine Toto avec des ailes 😂

Parfait, ce Toto avec des ailes, on va imaginer qu’il est assis sur le pouf à côté du canapé (c’est l’élément n°1 de notre palais mental).

 

– Continuons avec Vercingétorix, à quoi penses-tu ?

– Rien, …. non ça finit comme Astérix

– Parfait et le début ? Ver, Cin, Gé ?

– Facile : un ver et un singe

 On imagine alors un singe qui mange des vers pour avoir la force 💪 d’Astérix.

– Mais pour Vercingétorix, ça se passe en -52, tu penses à quoi pour 5 et 2 ?

– 5, c’est l’âge de ma sœur.

Imagine donc un singe qui mange des vers assis à côté de ta sœur qui fait un signe de 2 avec sa main et on va placer cette histoire sur le canapé (élément n°2 de notre palais).

Je vous passe la suite de nos échanges mais on a continué à jouer ensemble avec cette maïeutique.

  • Clovis devient : des clous et des vis (arrêt n°3 : dans l’arbre)
  • Christophe Colomb :  Kristoff (de la reine des neiges) et une colombe (arrêt n°4 : sur la fenêtre)
  • Louis XIV : sa copine Louise dans un carrosse (arrêt n°5 : le lustre)
  • Napoléon : c’est Léon (mon fils) qui met la nappe (arrêt n°6 : le lampadaire)
  • La première guerre mondiale : elle a imaginé des poils qui se tirent dessus 🤣 (arrêt n°7 : étagère 1)
  • La seconde guerre mondiale : pas vraiment d’association car après la 1ère (arrêt n°8 : étagère 2)
  • Emmanuel Macron : elle connaissait sa tête, elle a juste visualisé notre Président (arrêt n°9 : la table basse)

Une fois l’histoire terminée, nous nous sommes amusés à la réciter et les devoirs étaient finis !

Ça nous a pris 10 min et nous avons passé un bon moment à jouer ensemble ! Il faut préciser qu’en même temps, elle jouait aussi avec des objets qui lui passaient sous la main…De l’extérieur on a l’impression qu’elle n’est pas attentive mais lorsqu’elle se teste, ça revient. Magique !

Avec l’expérience, je n’étais pas surpris, juste très content d’avoir trouvé une occasion de lui enseigner une méthode de mémorisation. Ce qui m’a le plus surpris, c’est le message de ma sœur le mardi suivant. Elisa veut te parler : « Merci Parrain grâce à ta méthode j’ai fait tout juste à mon exercice en classe ».

Effectivement, le lundi en classe, la maîtresse leur avait donné les 9 événements sur un papier qu’il fallait coller dans l’ordre chronologique. Sans difficulté, elle a retrouvé les associations de son palais mental et a réussi à remettre dans l’ordre l’ensemble des évènements.

Conclusion

Cette expérience m’inspire un point important sur l’inégalité que peuvent créer les devoirs à la maison.
Sans ma présence dimanche, Elisa aurait très certainement eu un note moyenne en classe à son exercice. Elle aurait pu perdre un peu confiance en elle et commencer ce cercle vicieux.

Vous savez cette petite voix « Je n’y arrive pas en Histoire, j’aime pas, c’est comme ça ». A la place, elle a eu la chance d’avoir une autre petite voix « trop cool l’histoire, c’est trop facile avec la technique de parrain, j’aime trop ! ».

Aujourd’hui pour éviter cette injustice, je ne vois que deux options :
1. Former l’ensemble des parents pour qu’ils sachent comment rendre ces devoirs en moment de partage agréable
2. Arrêter les devoirs à la maison et pratiquer/mémoriser en classe directement.

Les deux options me semblent impossibles ou utopistes, mais faut-il se résigner à rester l’un des pays avec la plus grande injustice sociale d’Europe ? La réussite scolaire de nos enfants est directement corrélée au niveau d’études des parents.

L’entrepreneur optimiste qui est en moi ne peut pas l’accepter !

Questions fréquentes

  • Dois-je utiliser un lieu que je connais mentalement par cœur ? Si oui on est limité en lieux. Si je prends un lieu fictif (image sur Internet), je ne vais pas pouvoir m’en rappeler sans avoir l’image sous les yeux ?

Réponse : il est préférable d’utiliser au début un endroit que l’on fréquente souvent (pièce de sa maison, chez un ami, son lieu de travail, sa salle de sport, etc.), mais avec la pratique on peut de plus en plus choisir des lieux moins familiers. Il est aussi possible d’utiliser des images de lieux fictifs. Cela fonctionne très bien si l’on intègre aussi les révisions espacées. Pour que ça marche, il faut juste en apprendre un par jour maximum. Si ça ne fonctionne pas, ralentissez le rythme ou réviser un peu plus souvent.

  • Peut-on réutiliser un même lieu pour mémoriser des choses différentes ?

Réponse : c’est possible de réutiliser un même lieu/palais mental quand on a de l’expérience. Au début, je conseille plutôt de vous créer un nouveau lieu pour chaque nouvelle connaissance.

  • Dans quel cas dois-je utiliser la méthode du palais mental ?

Réponse : pour mémoriser des listes, des idées de manière chronologique, une poésie, etc.