Souvent, on me pose cette question. En général, elle est accompagnée d’un « C’est trop tard, je n’ai pas le temps » ou encore de « Je stabilote mais au bout de cinq pages je ne sais plus ce que j’ai lu ». Et, plus d’une fois, des étudiants paniqués m’ont envoyé des messages très peu de temps avant leur concours/examen en me disant qu’ils n’avaient plus le temps de faire des fiches et en me demandant une solution miracle…

Il était une fois un bûcheron…

À chaque fois, je ne peux pas m’empêcher de penser à cette histoire du bûcheron qui devait abattre un arbre. Pour cela, il a deux options : soit il utilise le couteau qu’il a chez lui, soit il va acheter une tronçonneuse dans le supermarché le plus proche. Avec le couteau, il pourra commencer immédiatement et ne perdra pas de temps à aller au magasin mais, il risque d’être moins efficace qu’avec la tronçonneuse. En fait, le dilemme auquel il est confronté peut être résumé par un graphique.

graphique temps de découpe

Dans tous les cas, une chose à retenir c’est que plus apprendre est urgent, plus vous aurez besoin d’être entraîné pour y arriver. Nous avons beaucoup de jeunes qui nous contactent en nous disant que leur examen est le lendemain ou le surlendemain et qu’ils sont complètement perdus. Alors même si nous faisons de notre mieux, nous ne sommes toujours pas des “pompiers magiciens”. Pour être honnête, nous pourrions tenter d’accompagner ces personnes en leur apportant une tronçonneuse hyper maniable. Mais pour cela, il faudrait que l’élève soit réellement hyper motivé et surtout cela représenterait un investissement en temps énorme pour nous et pour lui.

Et si vous misiez sur la stratégie ?

Rassurez-vous, j’ai quand même une astuce à sortir de mon chapeau ! Elle ne transformera pas votre couteau en tronçonneuse mais vous permettra de passer au moins à une “scie émoussée”.

En fait, la clé est de mettre en place une stratégie. C’est assez logique quand on y pense : tout problème nécessite une stratégie de résolution. Et, l’avantage des stratégies, c’est qu’elles ont toutes la même ossature, à savoir : action, test et correction.

Je vais illustrer mon propos à l’aide d’un exemple. Généralement, les élèves ouvrent leur cours et commencent par le lire. Au bout d’une heure ou deux de lecture plus ou moins active (surlignage, prise de notes), ils font une pause puis reprennent. Ce n’est qu’après plusieurs phases de lecture active qu’ils décident de s’entraîner en faisant des exercices en rapport avec ce qu’ils viennent de voir. Mais, souvent, ils rencontrent beaucoup de difficultés ensuite à faire les entraînements.

Personnellement, je préconise une autre stratégie. Commencez par lire pendant environ deux à cinq minutes, selon la taille de la partie que vous étudiez. Ensuite, arrêtez-vous, fermez les yeux et essayez de vous remémorer les idées que vous venez de voir. S’il vous en manque, relisez le paragraphe que vous venez de voir pour les retrouver. Puis continuez avec la même tactique sur les parties suivantes : lecture active (post-it, Stabilo…), test (dans sa tête et en fermant les yeux) puis correction (relecture ciblée).

Après une trentaine de minutes d’alternance entre ces trois phases, je vous conseille de vous tester sur l’ensemble de ce que vous venez d’apprendre. Vous pouvez le faire oralement mais l’idéal c’est de procéder par écrit car ainsi vous aurez moins de difficulté à vous corriger. Ensuite, prenez une pause de cinq minutes et repartez sur une séance.

Et voilà ! Pas de tour de magie aujourd’hui mais simplement une méthode qui marche et qui vous évitera de perdre du temps et de paniquer la veille d’un examen parce que vous « ne connaissez rien ».